Comment mettre en place une prévention contre l’abus sexuel envers nos enfants ?

L’abus sexuel envers les enfants est un sujet encore tabou, mais tristement réel. Commençons par définir ce terme : c’est quand un adulte ou un adolescent mêle un enfant à une activité sexuelle forcée ou réalisée avec manipulation.

Comment faire pour protéger et armer nos enfants face à ce danger, sans tomber dans la surprotection ? Vous trouverez quelques pistes dans cet article.

1. Casser les mythes autour de l'abus sexuel

Ces mythes peuvent nous protéger psychiquement, nous adultes, de l’horreur de l’abus sexuel. Mais il ne protège pas nos enfants. En voici quelques-un :

A) L’abus sexuel est uniquement présent dans les familles défavorisées

D’après les chiffres du Conseil de l’Europe , 1 enfant sur 5 est victime de violences sexuelles. Elles sont présentes quelque soit la culture, la religion et la classe sociale des personnes.

B) L’abus sexuel laisse toujours des marques visibles

Dans la majorité des cas, il n’y a pas de traces visibles car il y a beaucoup de manipulations de la part de l’agresseur afin que l’enfant soit en confiance et ne se débatte pas.

C) Les agresseurs sont des inconnus

→ 80% des abus sexuels sont commis par l’entourage. Il est important d’éviter de dire aux enfants que les pédophiles sont des montres, sont méchants ou sont des inconnus. Car souvent ce sont des personnes que l’enfant connaît, qui sont gentilles. Ainsi, l’enfant peut ne pas se rendre compte que c’est un abus sexuel car dans sa tête un abus sexuel est fait par des méchants et des inconnus.

Il est important d’avoir en tête ces mythes, non pas pour nous faire peur, mais pour transmettre à nos enfants une prévention plus efficace contre l’abus sexuel.

2. Expliquer à l'enfant ce qu'est l'abus sexuel de manière adéquate

Pour faciliter la compréhension de l’enfant, je vous invite à utiliser le jeux ou l’expérimentation.

Exemple : Préparer un seau rempli (peu importe de quoi) puis soulever le devant votre enfant. Demander lui ensuite de le faire également. Votre enfant ne pourra pas. Vous pouvez ainsi lui expliquer que vous pouvez facilement soulever le seau car vos muscles sont grands, sont prêts à lever ce poids. Vous pouvez également lui montrer que votre main est plus grande que la sienne. Mais qu’un jour lui aussi son corps grandira et il pourra soulever ce sceau très lourd.

Dans un second temps, vous pouvez faire la comparaison avec les « touchers du monde des Adultes »: les muscles de son cerveau ne sont pas encore assez développés pour ça. Les personnes qui demandent des mauvais touchers ou des demandes irrespectueuses n’ont pas à le faire. Il va se faire mal s’il y a un mauvais toucher, comme s’il voulait continuer à soulever le seau trop lourd.

Vous retrouverez également les 4 règles de protection à transmettre à votre enfant ici https://https://www.psychologue-paulinelecorre.com/aider-son-enfant-a-se-proteger-les-4-regles-dauto-protections/

3. Des exemples de comportements alarmants

Pour les enfants entre 0 et 4 ans :

  • Chercher du contact sexuel (avec adulte ou enfant) : mimer des positions sexuels ; se frotter sur les autres ; langage « non adéquat » faisant partie du monde de l’adulte ;

  • Masturbation compulsive

  • Connaissance de détails sur les relations sexuelles (noms de positions sexuelles ; noms de pratiques sexuelles comme la fellation etc)

Pour les enfants entre 5 et 10 ans :

4. Se former à la prévention avec un.e professionnel.le

Être bien informé.e et outillé.e nous permet de transmettre des éléments capitaux d’auto-protection et d’empathie à nos enfants. Cela n’évite pas systématiquement à nos enfants le risque d’un abus sexuel, mais ce risque est considérablement réduit.

De plus, nos enfants auront beaucoup moins de difficulté à nous parler de leur agression si nous leur avons expliqué notamment la notion d’intimité et de consentement, ce qui nous permet de mettre en place rapidement un suivi adapté pour nos enfants.

Etre formé.e permet également de ne pas tomber ni dans la surprotection de nos enfants ni dans un niveau d’alerte et d’anxiété permanent pour nous parents.